La communication : 6 étapes qui construisent notre réalité
Dans cet article, vous trouverez des éléments de compréhension de ce qui se joue et qui expliquent pourquoi nous avons chacun notre vérité, notre modèle du monde, et que, comme dirait Bernard Werber : "Entre ce que je pense, ce que je veux dire, ce que je crois dire, ce que je dis, ce que vous avez envie d'entendre, ce que vous entendez, ce que vous comprenez... il y a dix possibilités qu'on ait des difficultés à communiquer. Mais essayons quand même.."
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Des faits au comportement
La communication est liée au comportement des individus. Il n’y a pas de "non-comportement" (le silence et l’inaction sont un comportement). Par conséquent la communication est permanente. Et c'est le postulat de base de la théorie de la communication de l'école de Palo Alto :
On ne peut pas ne pas communiquer.
Dans "communiquer", il y a "commun". Communiquer vient du latin communicare qui signifie « être en relation avec ».
Communiquer, c'est mettre en commun, partager.
On communique :
- avec une autre personne
- avec un groupe
- avec quelque chose (vous vous souvenez du ballon Wilson dans le film Seul au Monde ?, une entité divine, une fleur…)
- avec soi
Communiquer efficacement, c'est avoir une relation saine. Pourtant, la communication débouche bien souvent sur des incompréhensions et des comportements inattendus, voire "ridicules" (je mets des guillemets car c'est un beau jugement de valeur alors même que le comportement se justifie, mais pour cela, il faut lire la suite !). Pensez par exemple à votre relation de couple !
Mais alors, qu'est-ce qui nous pousse à telle ou telle réaction, à adopter tel comportement ?
Voici donc des éléments de compréhension de ce qui se joue et qui expliquent pourquoi nous avons chacun notre vérité, notre modèle du monde, et que, comme dirait Bernard Werber :
"Entre ce que je pense, ce que je veux dire, ce que je crois dire, ce que je dis, ce que vous avez envie d'entendre, ce que vous entendez, ce que vous comprenez... il y a dix possibilités qu'on ait des difficultés à communiquer. Mais essayons quand même.."
Phase 1 - Les faits : déclencheur / stimulus externe
Le déclencheur peut être visuel (une main levée, un sourire...), auditif (un ton sec, un rire...), kinesthésique (une main frôlée, une piqûre...), olfactif (une mauvaise haleine) ou gustatif (votre madeleine de Proust !).
Bref, tout le VAKOG (nos 5 sens) peut être déclencheur car communication (information), et donc émission (message émis par quelqu'un intentionnellement ou non : émetteur). Il sera ensuite réceptionné par l'interlocuteur : le récepteur.
Et la magie de la communication, c'est que chaque canal peut émettre une information à lui seul, mais peut aussi se combiner à d'autres !
A ce stade, l'information est encore dans sa pure Vérité / Réalité : un fait brut non transformé.
Phase 2 : la perception des faits
Le message / information ne va pas rester longtemps à son stade brut ! Une fois arrivé au récepteur (à qui il était destiné ou non d'ailleurs), il va passer par différents filtres :
- les canaux de perception : selon ses filtres, le récepteur peut prêter davantage de focalisation sur votre regard que sur votre verbe par exemple
- les filtres d'informations :
- la sélection d'une information particulière de votre message au détriment de l'ensemble du message ou l'omission d'une information (perte d'une partie du message, donc perte d'une partie de la réalité)
- la généralisation, grâce à laquelle l'apprentissage est possible, mais qui laisse peut de place à la diversité et la nouveauté (conclusion générale tirée d'une expérience particulière, personnelle et ponctuelle que l'on applique à toutes les situations semblables)
- la distorsion, comme la lecture de pensée par exemple ("de toute façon il va me dire que ça ne va pas") ou une équivalence complexe ("il a pris un verre d'eau, ça va durer longtemps...")
A cette étape, l'information est simplement dans la moulinette des filtres.
Phase 3 : l'interprétation
Et là, bammm. Ou abracadabra ! Le message brut d'origine est transformé d'un coup de baguette magique ! Le récepteur va donner un sens à ce qu'il a perçu des faits (informations) avec ses propres filtres et selon ses expériences personnelles (son modèle du monde), en confrontant les faits filtrés à son cadre de référence interne. L'intérêt est de maintenir la cohérence de sa réalité subjective. Lui seul a la formule magique pour le transformer de cette manière, ou le code secret pour ouvrir le coffre si vous préférez.
Pour reprendre l'exemple de l'équivalence complexe ci-haut de la phase 2 (distorsion), c'est à ce moment là qu'il interprète le fait (comportement) de prendre un verre d'eau comme étant le signe que la discussion va durer longtemps, quand bien même l'émetteur peut tout simplement avoir soif, ou qu'un autre récepteur pourrait traduire qu'il a la gueule de bois !
Le cerveau adore ce qu'il connait déjà : il cherche simplement une correspondance, positive ou négative, avec ce qu'il a déjà vécu.
Phase 4 : les émotions
A présent que le récepteur a donné un sens à ce qu'il a perçu, la machine émotionnelle va se mettre en route ! Sa réponse émotionnelle est déclenchée par la correspondance trouvée, positive ou négative.
Phase 5 : la réaction
De ce que ressent le récepteur va découler un comportement, cohérent avec la nature des émotions (positives ou négatives). Ses émotions déclenchent ainsi une réaction, et non pas les informations elles-mêmes. C'est la réponse au message.
Phase 6 : la boucle est bouclée
Qui dit comportement dit information dit communication. De fait, volontairement ou non, le récepteur du message d'origine devient lui-même émetteur.
On ne peut pas ne pas communiquer !
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